Concrètement ?

Classification par âge

Cinecheck permet de guider parents, enseignants, accompagnants des enfants et jeunes eux-mêmes dans le choix d’un film approprié à l’âge et la sensibilité de chacun lors d’une sortie cinéma. Cinecheck le fait en donnant une indication d’âge, suivie des pictogrammes indiquant la raison de la recommandation.

Mais pourquoi les classifications TOUS, 6, 9, 12, 14, 16 et 18 ont-elles été choisies ? 

 

AL/TOUS 

La catégorie d’âge « tout public » indique qu’un film ne contient aucun élément préjudiciable.

+6

Potentiellement préjudiciable pour les enfants de moins de 6 ans.

Une violence légère, des menaces de violence, des blessures ou des images de créatures, de monstres ou de fantômes menaçants peuvent survenir dans le groupe d’âge de 6 ans. Les exemples dans cette catégorie sont les Cars 2 et Finding Nemo. 
 
La catégorie d’âge 6 est conçue pour protéger les jeunes enfants contre certains contenus effrayants et violents. Il est généralement reconnu dans la littérature que les enfants de moins de 7 ans ne font pas une bonne distinction entre réalité et fantaisie dans les médias.
 
Les enfants de moins de sept ans peuvent devenir excessivement agités ou agressifs à la vue tant de dessins animés ou de films d’animation que de films qui présentent des personnes en chair et en os. Les enfants de moins de 7 ans sont très orientés visuellement et peuvent éprouver de l’angoisse devant certaines catégories d’images. Il s’agit d’images de créatures fantastiques ou d’animaux qui se comportent ou paraissent menaçants, de transformations (comme les Hulk ou les Power Rangers) et d’images d’animaux et d’enfants qui sont physiquement affectés. De telles images sont donc recommandées à partir de 6 ans seulement.

+9

Potentiellement préjudiciable pour les enfants de moins de 9 ans.

La violence contre les enfants ou les animaux, des effets d’horreur légers, des cadavres humains et des victimes d’accident ou de maladie peuvent survenir dans le groupe d’âge 9. 
 
Au fur et à mesure qu’ils quittent la petite enfance, les enfants acquièrent généralement une meilleure compréhension des images filmées, bien qu’elle soit encore relativement limitée. Ils peuvent facilement distinguer les dessins animés et les documentaires, mais éprouvent des difficultés à reconnaître l’irréalité de la fantaisie jusqu’à 9 ans environ. Ce n’est qu’à l’âge de 9 ans que les enfants comprennent la nature fictive des films et le côté fictionnel des films en général. Vivre les aventures de personnages et pouvoir prendre du recul sont des conditions importantes pour que les médias exercent ou pas une influence. Jusqu’à l’âge de 9 ans, les enfants sont moins capables de se mettre à la place des autres. Cette faculté est toutefois cruciale pour le traitement d’images potentiellement préjudiciables, car jusqu’à cet âge, ils ne comprennent pas pleinement les motifs qui sous-tendent les actions des acteurs et ne peuvent pas encore imaginer les conséquences de leur comportement. Jusqu’à l’âge de 9 ans, les enfants ont aussi souvent une maîtrise d’eux-mêmes moins développée que les enfants plus âgés. Ils sont donc plus enclins à imiter le comportement qu’ils voient et à le valoriser. Diverses études ont montré que les enfants de 9 ans ou plus sont beaucoup plus critiques à l’égard des spots publicitaires, des films violents et autres films que les enfants de 8 ans ou moins.

+12

Potentiellement préjudiciable pour les enfants de moins de 12 ans.

Des scènes de violence brutales et dures, des personnes très anxieuses/affectées et des blessures graves ou sanglantes/mortelles peuvent survenir dans cette catégorie d’âge. Ces contenus peuvent, en outre, contenir un langage ou des actes à connotation sexuelle, des formulations discriminatoires et une consommation excessive d’alcool, de drogues douces ou de drogues dures. Des exemples de films dans cette catégorie sont Twilight Saga et James Bond.
 
Pour Cinecheck, le seuil de 12 ans est une indication d’âge importante pour la violence, les scènes effrayantes, la sexualité, la discrimination et la consommation de drogues. Entre 10 et 12 ans, les enfants commencent à porter un regard différent sur le monde. Ils apprennent que les gens appartiennent à certains groupes sociaux et que ces groupes diffèrent les uns des autres. À partir de cet âge, les enfants peuvent placer d’autres personnes et leur comportement dans la perspective de leur groupe social ou de leur position. Ils peuvent aussi comprendre et mettre en perspective certains comportements des personnes en fonction du contexte de leur milieu social.

Dès l’âge de 10 ans, les enfants commencent aussi à penser en termes abstraits. Ils prennent conscience de formes d’humour plus abstraites, comme la parodie, l’ironie et la satire. Les enfants âgés de 9 à 12 ans peuvent se faire une représentation visuelle de ce qu’ils voient et en intégrer la signification abstraite dans leur connaissance générale (bien qu’encore limitée) du monde qui les entoure. À cet âge, les enfants deviennent aussi plus critiques à l’égard de ce qu’ils voient et entendent, et ce, grâce à leurs capacités émotionnelles. Ils s’attendent donc aujourd’hui à des représentations plus convaincantes, recherchent des personnages qui leur ressemblent psychologiquement et ont de plus en plus besoin de « leçons sociales » pour leur propre développement socioémotionnel. En partie grâce à leur pensée plus abstraite, les enfants sont capables de percevoir le message d’un film et d’établir des liens entre les scènes antérieures et ultérieures dans les productions médiatiques. Ils ne sont plus effrayés par des menaces immédiatement identifiables et ils utilisent, plus souvent que les jeunes enfants, des moyens cognitifs pour limiter l’angoisse. Ils peuvent donc raisonner leurs craintes, évaluer le risque des menaces (re)jouées et, s’il y a suffisamment d’indices de fiction, prendre du recul. Par rapport aux adolescents, les enfants de 9 à 12 ans sont toutefois encore facilement influençables. Il faut, par exemple, attendre l’âge de 12 ans environ pour que les enfants soient capables de se distancer suffisamment et rationnellement de dangers plus abstraits tels que les menaces de guerre dans des pays lointains ou d’autres menaces d’apparence très réaliste. La consommation de drogues, la prévention de la discrimination et le fait de voir du contenu à caractère sexuel peuvent également entraîner des réactions et des sentiments indésirables chez les enfants de moins de 12 ans, car ils ne sont pas encore capables de contextualiser correctement le contenu.

+14

Potentiellement préjudiciable pour les enfants de moins de 14 ans.

Dès l'âge de 12 ans environ, les enfants utilisent de plus en plus les films pour tirer des leçons sociales et pour voir comment les acteurs résolvent les problèmes quotidiens auxquels ils sont eux-mêmes confrontés. Les jeunes adolescents sont particulièrement capables de s'identifier fortement à des acteurs réalistes ou à d'autres figures médiatiques connues pour lesquelles ils voient une certaine ressemblance. Les enfants et les adolescents prennent principalement pour exemple les caractéristiques psychologiques et sociales des acteurs, comme les comportements ou les déclarations frappantes. Cela est particulièrement problématique lorsque les enfants prennent exemple sur des acteurs qui ont un comportement à risque ou qui font des déclarations et adoptent des attitudes contraires aux normes sociales généralement acceptées.

Les jeunes adolescents constituent un groupe à haut risque pour plusieurs raisons lorsqu'ils sont confrontés à de telles images. Tout d'abord, sur le plan cognitif, les jeunes ont encore du mal à critiquer les normes sociales de leur propre chef et à prendre position à leur sujet, alors qu'à ce stade de la vie, ils se soustraient de plus en plus à l'autorité parentale. Deuxièmement, les jeunes adolescents sont plus attirés par les comportements à risque, dans lesquels l'influence sociale et le respect d'une norme de groupe jouent un rôle important. Par conséquent, le fait de montrer un comportement à risque a souvent une signification sociale pour les jeunes. C'est une façon pour les jeunes de se mettre en porte-à-faux par rapport aux normes sociales et de confirmer en même temps une norme au sein de leur propre groupe.

Les comportements à risque, tels que la consommation d'alcool et de drogues et les comportements sexuels à risque, se produisent donc régulièrement à l'adolescence. Il est bien connu que la combinaison de la consommation de substances et du comportement sexuel comporte des risques supplémentaires. En particulier, les comportements sexuels à haut risque se produisent plus souvent après la consommation d'alcool et/ou de drogues. Dans les films aussi, la combinaison du sexe et de l'alcool ou de la drogue se produit régulièrement, mais les conséquences négatives de cette combinaison sont rarement signalées. Le risque de ce genre d'images est que les jeunes considèrent la combinaison de narcotiques et de sexe comme un comportement accepté et influencent leurs attentes à cet égard.

+16

Potentiellement préjudiciable pour les enfants de moins de 16 ans.

Des actes de violence ou de violence sexuelle intrusifs, durs ou sans pitié, des images violentes, effrayantes ou des effets d’épouvante peuvent survenir dans la catégorie d’âge de 16 ans. Cette catégorie comprend, en outre, beaucoup d’actes sexuels explicites, montrant des organes génitaux (en détail) pendant les actes. La consommation excessive d’alcool/de drogues douces ou de drogues dures est, en outre, placée sous un jour favorable. Des exemples de films dans cette catégorie sont Django Unchained et Paranormal Activity.

Dès l’âge de 12 ans, les enfants utilisent de plus en plus les films pour tirer des enseignements sociaux et découvrir comment les personnages résolvent les problèmes quotidiens auxquels ils sont eux-mêmes confrontés. Les jeunes adolescents, en particulier, peuvent fortement s’identifier à des personnages réalistes. La fin de l’enfance et l’adolescence sont des périodes au cours desquelles les enfants et les jeunes peuvent prendre exemple sur certaines caractéristiques psychologiques et sociales de personnalités, de héros et d’idoles des médias. Ce n’est que vers l’âge de 12 ans que les enfants parviennent à bien distinguer l’empathie pour les autres de leurs propres sentiments et à placer ces sentiments dans un cadre de conscience morale. Les enfants plus âgés sont donc mieux capables que les enfants de moins de 12 ans d’intégrer les normes adultes sur le bien et le mal dans la vision de contenus médiatiques. Cela ne signifie toutefois pas que les jeunes peuvent suivre toutes les images sans soucis. Les médias montrent aux jeunes de nombreux exemples de comportements criminels. Or, nous savons que les jeunes, surtout les garçons, peuvent s’identifier fortement aux héros des médias à connotation criminelle. Les recherches montrent que le comportement criminel chez les jeunes atteint un sommet à l’adolescence, puis diminue à nouveau. Le groupe le plus important de délinquants juvéniles est celui des délinquants opportunistes : vandalisme, vol à l’étalage et bagarres. Les comportements à risque et délictueux semblent attirer les jeunes, car ils sont encore déconnectés de la société et n’ont pas encore autant à perdre que les personnes plus âgées.

À l’adolescence, les jeunes sont à la recherche d’une nouvelle identité et de ses limites. Pendant cette période, ils recherchent délibérément des informations et des idées dont ils peuvent s’inspirer dans ce processus. Les médias et les héros des médias jouent un rôle important, à cet égard. Étant donné que ce sont précisément les adolescents qui peuvent prendre exemple sur les héros agressifs dans les médias, Cinecheck a lié certains types de violence à l’âge de 16 ans. On sait que l’angoisse suscitée par la violence et les films d’horreur surviennent le plus souvent précisément à l’adolescence.

Ce fait peut s’expliquer de deux façons. Tout d’abord, le besoin de stimulation et de sensation des enfants atteint un pic pendant l’adolescence. Les jeunes repoussent leurs limites et recherchent des activités excitantes et risquées. Regarder des films violents et des films d’horreur offre aux jeunes une bonne occasion de satisfaire leur besoin de sensations fortes. Deuxièmement, l’influence des amis atteint son apogée à l’adolescence. Souvent, les jeunes ne veulent pas paraître inférieurs aux autres lorsqu’il s’agit de regarder des films sensationnels. Ils ne connaissent toutefois pas nécessairement leurs limites, ce qui explique que certains d’entre eux restent longtemps effrayés après avoir vu certains films d’horreur. Bon nombre de ces films, notamment Hannibal ou L’Exorciste, sont d’ailleurs difficiles même pour un public adulte. Ces films sont classés 16 ans parce que nous supposons que les adolescents plus âgés et les adultes qui n’aiment pas ce type de film décideront de les regarder ou pas. Dès la puberté, les jeunes utilisent souvent les médias pour obtenir des informations sur la sexualité et la formation de relations. Les films n’en donnent pas toujours une image correcte. Vu que les jeunes n’ont pas encore suffisamment d’expérience de la vie, certaines présentations de la sexualité aux jeunes de moins de 16 ans peuvent donner une image déformée du comportement sexuel approprié ou des attitudes appropriées envers les hommes et les femmes.

+18

Potentiellement préjudiciable pour les enfants de moins de 18 ans.

Le fait de voir des contenus extrêmement violents ou des contenus pornographiques peut également avoir des conséquences négatives chez les adolescents plus âgés et même chez les adultes. Ces effets sont par exemple une plus grande acceptation de la violence à l'égard des femmes ou un plus grand degré d'agressivité. Les images de violence extrême et la pornographie les plus violentes sont donc classées dans la catégorie 18 ans.